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Dr C. Pellaton | médecin-chef de service, service de cardiologie, Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe)

Introduction : Stratification du risque cardio-vasculaire et définition du type de prévention cardiovasculaire

Le présent numéro de la revue aborde chacun des facteurs de risque cardiovasculaire. On reconnait des facteurs de risque cardiovasculaire modifiables : la tension artérielle, le diabète, le taux de LDL-cholestérol, l’excès de poids, le tabagisme et le style de vie (sédentarité) et le stress ainsi que des facteurs non modifiables : l’hérédité, l’âge et le sexe masculin.

Il est important de bien différencier la prévention primaire cardiovasculaire de la prévention secondaire. La première s’applique aux personnes n’ayant pas de pathologie cardiovasculaires avérée alors que la seconde s’applique à tout patient ayant déjà présenté un événement cardiovasculaire (p.ex infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral).

En prévention primaire, des calculateurs permettent d’estimer le risque cardiovasculaire individuel. Les estimations du risque doivent être employées chez les patients asymptomatiques âgés de >40 ans qui ne présentent pas de facteurs de risque important (cholestérol total >8 mmol/l, LDL-C >4,9 mmol/l, pression artérielle ≥180/110 mmHg). En cas de présence d’un facteur de risque important, le patient est automatiquement considéré comme à risque élevé.

Dans les dernières recommandations de la société européenne de cardiologie (ESC) publiées en 2019 et 2021, le risque cardiovasculaire est catégorisé en faible, modéré, élevé, très élevé. Le SCORE («systematic coronary risk estimation») proposé dans les recommandations européennes fournit  le risque absolu de survenue d’un évènement cardiovasculaire fatal à 10 ans (évalué en %). Le SCORE est publié en deux versions, l’une pour les pays où le risque de décès cardiovasculaire est considéré élevé et l’autre où le risque est considéré comme faible. La Suisse est considérée comme une région avec un risque cardiovasculaire globalement faible.

En Suisse, le calculateur de risque du GSLA (Groupe de travail Lipides et Athérosclérose de la Société Suisse de Cardiologie) est un outil très utilisé pour l’estimation du risque cardiovasculaire individuel. Ce calculateur fournit le risque absolu (évalué en %) de survenue d’un événement coronarien fatal ou d’un infarctus du myocarde non fatal à 10 ans. A noter que, contrairement au SCORE, le calculateur de risque du GSLA intègre les antécédents familiaux, le cholestérol HDL («high density lipoprotein cholesterol») et les triglycérides en tant que facteurs de risque.

Outre les paramètres intégrés dans les calculateurs décrits ci-dessus, il existe également des modificateurs du risque qui doivent être pris en compte dans l’appréciation globale du risque individuel. On doit considérer l’obésité (estimée avec l’indice de masse corporelle et/ou la circonférence abdominale), la sédentarité, le stress, une maladie inflammatoire chronique ou un niveau socio-économique bas.

En prévention primaire, plus les facteurs de risque cardiovasculaire sont importants, plus les mesures de prévention cardiovasculaires sont nécessaires. En prévention secondaire, les calculateurs de risque ne doivent pas être utilisés car le patient a déjà une maladie cardiovasculaire avérée. Les cibles de prise en charge sont plus agressives, comme par exemple pour le la cible de LDL-C < 1.4mmol en prévention secondaire.

Chacune des cibles et des objectifs thérapeutiques seront abordés dans ce numéro qui se veut être pratique dans la pratique quotidienne.

Références

  1. 2019 ESC/EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: lipid modification to reduce cardiovascular risk | Eur Heart J. 2020 Jan 1;41(1):111-188. doi: 10.1093/eurheartj/ehz455.
  1. 2021 ESC Guidelines on cardiovascular disease prevention in clinical practice. | Eur Heart J. 2021 Sep 7;42(34):3227-3337. doi: 10.1093/eurheartj/ehab484.