La crise sanitaire d'ampleur planétaire que l'on redoutait tant, nous a atteints de plein fouet. Contrairement à ce que l’on aurait pu être tenté d’imaginer il y a quelques semaines, il ne s’agit pas d'une banale épidémie saisonnière sans conséquences majeures ni du énième scénario catastrophe d’un film de série Z complotiste. Cela n'en reste pas moins un événement marquant qu'il faut gérer à sa juste mesure avec des moyens appropriés. C’est cela la vraie vie et la réalité de tout un chacun aujourd'hui.
Depuis près d'un siècle, l’Europe n’a pas eu à faire face à un tel fléau infectieux. Ce virus, dont le nom est sur toutes les lèvres aujourd’hui, s’est immiscé non seulement dans les organismes des personnes qui l’ont contracté mais également dans les rouages de notre société toute entière. Il y aura, à n'en pas douter, un avant et un après COVID-19 !
Certes, au moins pour l'instant, ce nouveau virus ne peut rivaliser avec celui tristement célèbre de la grippe espagnole en terme de mortalité. De même qu’il est encore trop tôt pour établir des statistiques représentatives de l’importance de cette épidémie du point de vue santé publique, il en demeure pour le moins hasardeux d’émettre des pronostics réalistes sur son impact économique et socio-culturel. Cependant, nul besoin d’être grand clerc pour pressentir qu'il y aura des retombées durables.
Le monde s’est pratiquement arrêté. Les industries tournent au ralenti. Les marchés financiers dépriment. La mondialisation, mécanique particulièrement bien huilée, se « grippe » en raison d'un microscopique grain de sable viral. Les peuples des pays industrialisés épargnés depuis la seconde guerre mondiale prennent conscience de la fragilité de la vie humaine. La nature, cette fois infiniment petite et silencieuse, reprend ses droits et ébranle la conception de toute puissance qu'a l'être humain ainsi que sa vision du monde. Il n'est que la partie d'un tout et parfois a besoin qu'on le lui rappelle.
Lorsque les plaies auront été pansées, que la douleur de la perte de vies humaines se sera atténuée, il sera temps de laisser la place à la réflexion et à la reconstruction. Allons-nous repartir dans les mêmes travers consuméristes et mondialistes? Cette crise nous forcera-t-elle à revoir notre comportement face à un univers dont nous ne sommes que des locataires passagers ? Cela reste à voir...
Comme toutes les situations exceptionnelles auxquelles l'être humain peut être confronté, celle-ci s'avère être un excellent révélateur de la nature profonde de l'individu. Celui-ci peut être capable du meilleur comme du pire. « Homo homini lupus est ». Les media nous relatent tout à la fois des histoires inquiétantes sur le comportement égoïste de certains, reflétant une peur irraisonnée de l'autre, mais aussi des exemples de solidarité humaine particulièrement touchants.
Puissions-nous nous en souvenir capables lorsque la tempête se sera calmée.