Le 13 décembre 2020, la représentante de l’OFSP annonçait encore le début de la campagne de vaccination pour la fin janvier 2021 en Suisse. Six jours plus tard, Swissmédic annonçait l’autorisation du premier vaccin.
Et 8 jours plus tard, la vaccination commençait à Neuchâtel.
Trop lentement pour certain-e-s, alimentés par la chronique statistique présentée à la manière de résultats sportifs : un chiffre par canton et un classement pour juger de la performance de ce qui constitue à ce jour la plus grande opération de santé publique menée dans notre pays depuis la seconde guerre mondiale.
A Neuchâtel, même si l’opération n’a pas traîné, nous n’avons pas voulu nous engager dans une course. La vaccination suscite à la fois espoirs et doutes. Elle est d’abord une opération de santé publique et doit s’entreprendre dans le respect des patients et de leurs droits : en particulier le droit à un choix libre et éclairé. La qualité et l’efficience de l’opération se mesureront dans la durée.
Nous avons voulu débuter avec les patients les plus vulnérables et exposés, identifiés par leurs médecins traitants, partenaires naturels du système de santé et donc de toute opération de santé publique. Nous avons voulu aussi que l’expérience soit vécue positivement, en soignant la sécurité, l’information, la qualité de l’accueil et le temps à disposition de chacun autour de la vaccination.
Début mars, après seulement 2 mois et grâce à une mobilisation extraordinaire de très nombreux acteurs (je relève en particulier l’engagement des médecins dans les groupes de travail et celui de vos confrères retraités dans les centres de vaccination), plus de 20’000 doses auront été injectées, sachant que l’administration des 2es doses a commencé le 15 février et que chaque jour de nouvelles personnes sont maintenant protégées. Tous les résidents et collaboratrices/collaborateurs des EMS qui le souhaitaient ont eu accès au vaccin et trois centres sont opérationnels. La collaboration des cabinets médicaux et des pharmacies est planifiée et nous espérons avoir vacciné la moitié de la population au début de l’été.
Les retours de la part des personnes vaccinées sont élogieux et les principales difficultés rencontrées sont le fait de personnes si soulagées qu’elles ont connu ici ou là un temps de décompensation. Notre principal espoir de sortir de cette crise est donc bien vécu et il valait la peine de soigner la qualité !